12 septembre 2011

[Ennemond - Fecit] Assise, Benoît XVI, la FSSPX, mythes et réalités

SOURCE - Ennemond - Fecit - 12 septembre 2011

Commençons par les mythes. Certains esprits - je ne doute pas qu'ils soient de très bonne volonté - affirment que la journée pour la paix d'Assise est très bien comprise à travers le monde parce que le pape aurait eu le soin de s'expliquer à travers quelques canaux romains. Soyons franchement honnêtes : parmi la population qui aura vu la photo d'Assise (plaçant toutes les religions côte à côte de manière, osons-le mot, relativiste), quels sont ceux qui auront pris la peine de lire (et de comprendre) tout l'article de l'Osservatore Romano précisant les choses ou d'écouter toute l'audience du mercredi où le pape aura expliqué la démarche ? Allons, soyons très honnêtes. On n'attendra même pas les 0,01 %.

Heureusement, il y a des restes de catéchisme anciens qui se transmettent dans les familles ! Ce qui fait que dans le sondage de La Vie auprès des jeunes catholiques français se rendant aux JMJ, 9 % - oui 9 % - affirment encore et toujours qu'il n'y a qu'une seule vraie religion ! Les autres, hélas, sont tombés au mieux dans l'équivoque, et pour la grande majorité, dans l'hérésie car je ne vois pas quel autre mot qualifierait l'idée qui consisterait à dire que toutes les religions sont vraies. C'est le mauvais gâteau dont les aura gratifiés ceux qui leur auront laissé comme héritage la liberté religieuse et son corolaire : la mise en relativité de la seule et unique vraie foi.

Ce 12 septembre, l'abbé de Cacqueray a publié un texte sur La Porte Latine où il fustige cette réunion, non pas en jouant les madame Irma mais en s'appuyant sur les données déjà connues :

1. On s'inscrit dans la continuité de 1986 qu'on commémore.
2. Toutes les religions sont invitées.
3. Et elles sont invitées non pas à se faire enseigner mais pour prier pour la paix.

Je crois vraiment que le passage du texte de l'abbé de Cacqueray qui pose le mieux le problème est celui dans lequel il affirme que Notre Seigneur a confié les clefs à Pierre pour confirmer ses frères dans la Foi - la Foi avec un grand "F" - et non les confirmer dans des fois hétérodoxes. En laissant croire à des dignitaires religieux qu'ils peuvent avoir un pouvoir, véhiculé par leur religion, de favoriser la paix, bien malheureusement le successeur de Pierre conforte le dignitaire musulman, juif ou bouddhiste dans ses erreurs plutôt que de les appeler, même implicitement, à rejoindre l'unique arche du Salut.

La Fraternité juge-t-elle pour autant Benoît XVI dans sa conscience personnelle ? On se souviendra que le site du district d'Allemagne avait écrit il y a quelques mois que le souverain pontife était presque contraint à poser ce funeste geste. Il n'est pas dans notre rôle de le juger. Ce qui est certain, et Mgr Fellay a eu le soin de le redire, c'est que la curie est un véritable champ de bataille où libéraux et zelanti se livrent une guerre à mort. Pensons-nous vraiment que les Burke, les Ranjith, les Gherardini attendent de la Fraternité qu'elle soit faiblarde ? louvoyante ? compromettante ? pour exiger le meilleur pour l'Eglise ? Bien entendu, non, la frange de prélats conservateurs ne peuvent le dire. Mais ils ont besoin, à leurs côtés d'une oeuvre exigeante, ferme, défendant la foi telle qu'elle l'a toujours défendue. L'un des cardinaux a même affirmé qu'elle était un aiguillon pour toute l'Eglise, posant les vraies questions.

Jamais La Porte Latine n'avait indiqué que l'un de ses textes avait reçu l'approbation du supérieur général. Si le soin a été pris pour l'indiquer, c'est que Mgr Fellay,  et ses deux assistants, qui ne sont ni des têtes brûlées ni des personnages exaltés ont, à l'heure où ils s'apprêtent à franchir les portes du palais du Saint-Office, mesuré les conséquences, les retentissements et les services qui pouvaient être rendus par les actes posés. Ces actes seront posés non pas par aigreur ou par animosité mais par amour pour l'Eglise, par amour du pape et des âmes.

A nous qui sommes les spectateurs d'une histoire dont nous n'avons que la moitié - que dis-je  ? - le quart des éléments de l'intrigue, il est bien conseillé de prier - et, Mgr Fellay y a beaucoup insisté - de poser des actes de sacrifice consentis. De cette histoire-là, celle du renoncement et de l'offrande faite à Dieu, nous avons toutes les données et nous sommes certains de l'issue bienheureuse.