31 janvier 2012

[Paix Liturgique] Echange avec le professeur Join-Lambert sur les conséquences de la coexistence des deux formes du rite latin

SOURCE - Paix Liturgique n°320 - 31 janvier 2012

Arnaud Join-Lambert, docteur en théologie de l’Université de Fribourg, professeur à l’Université catholique de Louvain, où il enseigne la théologie pratique et la liturgie, qui est notamment l’auteur de : Les liturgies des synodes diocésains français 1983-1999 (Cerf, 2004) et Guide pour comprendre la Messe – Préface de Mgr Bernard-Nicolas Aubertin (Mame, 2002), mis en cause dans notre Lettre n° 306, nous a fait cette réponse que nous publions intégralement et à laquelle nous apportons nous-mêmes une réaction, le tout comme pierre à un débat théologique futur que nous souhaitons comme lui.

I – PRÉCISIONS D'UN « LITURGISTE-PROFESSEUR » SUR LA NEWSLETTER 306

Ni en guerre, ni ennemis… c’est donc en frère dans la foi que je réagis à la dernière newsletter de La Paix liturgique me mettant en cause de manière virulente. N’étant pas du tout habitué à ce style très agressif, je me suis demandé où était le problème de notre questionnement d’abord théologique. Je mets de côté ici le texte de Monsieur Madiran, violent, méprisant et outrancier, qui n’honore pas La Paix liturgique. Je suis de la « génération Jean-Paul II », docteur en théologie catholique, avec mandat d’enseignement reçu de Rome, très engagé au service de l’Église en Belgique. Les autres « liturgistes-professeurs » mis au pilori sont d’ailleurs presque tous ainsi, dont des moines, des religieux et religieuses, des prêtres (dont un recteur de séminaire).

J’aimerais préciser ici pourquoi je pense que la coexistence de deux formes ancienne et nouvelle du rite romain n’apporte pas de solution miracle à la crise actuelle de la foi et de l’Église. Je me situe en totale continuité avec le pape Jean-Paul II dans sa volonté de nouvelle évangélisation, et avec le pape Benoit XVI dans son exigence permanente et intangible d’alliance entre foi et raison. C’est d’ailleurs l’union entre fides et ratio qui fonde la théologie, ce pour quoi je travaille, enseigne et mène des recherches à l’Université. 

Cela n’a rien à voir avec un « combat d’arrière-garde ».

Tout d’abord, une telle coexistence de deux formes ancienne et nouvelle d’un rite est en totale rupture avec toute la tradition catholique latine. Une telle nouveauté dans la tradition mérite d’être examinée sérieusement. Si l’on en reste aux arguments pastoraux d’Ecclesia Dei (1988), cela ne pose aucun problème, puisqu’il s’agit de vivre au mieux cette période postconciliaire.

Si l’on va plus loin en tentant de fonder cela théologiquement, c’est hasardeux puisque la tradition n’est ici d’aucun secours. Voilà pourquoi je plaide pour une vraie réflexion théologique. Pour cela il est utile de distinguer quatre moments successifs de la dernière réforme liturgique, plus ou moins « discutables » :

1) Le mouvement liturgique (1903-1962) : une prise de conscience progressive de la nécessité de modifier des éléments de la liturgie (doublons, surcharges, formules inappropriées, rites plus compris, etc.). Né en milieu monastique et dans les mouvements de jeunesse, ce mouvement est porté par quelques paroisses, des prêtres et évêques de plus en plus nombreux et des responsables romains, dont le pape Pie XII qui lance quelques réformes importantes (Encyclique Mediator Dei de 1947, Triduum pascal et Semaine sainte) et d’autres mineures. Tout cela est bien connu par de multiples études historiques,

2) La Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium sur la liturgie (1963). Ici, il faut être clair : elle ne se discute pas ! Ce texte appartient à la plus haute autorité magistérielle catholique des 21 Conciles. Si on le refuse, on n’est pas catholique ! Certains passages sont cependant susceptibles d’être interprétés de plusieurs manières.
Le travail historique et théologique est donc utile. En tout cas, aucun ministre ordonné de l’Église catholique ne peut ignorer ce texte majeur, y compris ceux qui célèbrent la forme extraordinaire.

3) La mise en œuvre liturgique (1964-début des années 70 pour faire général). J’entends ici la rédaction des livres liturgiques et la publication de plusieurs orientations magistérielles. Le travail initial est certes celui de spécialistes (historiens et dogmaticiens surtout), mais pas seulement. La plupart des textes furent envoyés à des évêques locaux, y compris pour faire des tests pratiques. Et surtout, le pape Paul VI a revu personnellement tous les projets, les annotant en marge. Ces documents précieux manifestent son engagement très fort dans cette réforme. Paul VI et de nombreux évêques font donc partie des « fabricateurs » dont parle votre newsletter. Le terme est impropre au regard de l’histoire (et irrespectueux).

Cette troisième étape de la réforme liturgique doit être évaluée régulièrement et être modifiée si le bien de la foi l’exige. C’est la mission des évêques et le travail des liturgistes. La troisième édition du rituel du mariage est ainsi un très beau résultat qui met encore mieux en valeur la dimension spécifiquement chrétienne du mariage sacramentel. Le rituel du mariage du Rituale romanum de 1925 faisait 6 pages et celui de 1990 en compte 164. On peut ici très bien imaginer que des éléments de l’ancienne forme de la liturgie romaine soient utilisés pour enrichir l’actuelle (qui en contient déjà énormément), mais par exemple pour des rites comme le mariage ou l’onction des malades on ne voit pas comment. De manière plus large, cela nécessite un travail théologique et un discernement pontifical et épiscopal. Pour ma part, je ne vois aucun rite sacramentel ancien qui pourrait revenir dans son entièreté fusionner avec l’actuel, mais seulement des éléments épars.

4) La mise en œuvre pastorale (années 60-2011). Ici l’évaluation est difficile : du très bon et réussi jusqu’au médiocre et peu acceptable. La mise en œuvre questionne plus la formation et le discernement des pasteurs que les fondements théologiques (point 2) et liturgiques (point 3). On peut aussi se demander si les fidèles sont « capables de la liturgie » pour reprendre la célèbre question de Romano Guardini.

Que retenir de ces quatre moments de la réforme liturgique ? La marge de manœuvre pour l’interprétation des principes conciliaires est très réduite : ils sont à connaître pour être pleinement de l’Église catholique. Les mises en œuvre liturgiques et pastorales sont à évaluer et à améliorer pour la célébration hic et nunc de la révélation chrétienne et du salut offert à l’humanité dans un monde qui change sans cesse.

La forme extraordinaire du rite romain est la source de la forme ordinaire. Il y a à la fois continuité, mais aussi discontinuité (comme le fait remarquer justement la FSSPX à propos de l’offertoire dans sa Lettre à nos frères prêtres de sept. 2011). C’est donc la dimension de continuité, si chère à notre pape Benoit XVI, qui pose problème théologiquement pour une permanence à long terme d’une coexistence des deux formes.

La liturgie est vivante. C’est ici que la forme extraordinaire peut contribuer en plusieurs points à cette révision régulière pour le bien de la foi. Pour ce beau programme, l’urgence est à la formation et à la réflexion théologique. L’oubli de la raison intimement liée à la foi est selon moi la caractéristique dominante des conflits parfois violents autour de la forme extraordinaire du rite romain. Nourrie par des réflexions théologiques, la paix liturgique souhaitée surgira alors plus solidement et durablement.

Dr Arnaud Join-Lambert
Professeur de Liturgie
Université catholique de Louvain

II – RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE :
POUR « UNE VRAIE RÉFLEXION THÉOLOGIQUE »


Nous remercions le Professeur Join-Lambert pour le ton modéré de sa réponse comme « frère dans la foi ». Au début de notre lettre 306 nous lui donnions d’ailleurs acte de sa retenue dans La Croix du 10 septembre 2011. Mais, on le sait, les choses liturgiques engendrent la polémique, surtout lorsqu’elles se présentent, ainsi que c’est le cas dans la très radicale réforme de la fin des années 60, comme particulièrement violentes. D’où le fait que nos propres expressions aient pu lui sembler trop « écorchées ».

En réalité, la remarque essentielle de notre lettre 306 rejoint celle du P. Join-Lambert : « La coexistence de deux formes ancienne et nouvelle d’un rite est en totale rupture avec toute la tradition catholique latine. Une telle nouveauté dans la tradition mérite d’être examinée sérieusement ». C’est vrai, et selon nous, il faut en tirer toutes les conséquences. Arnaud Join-Lambert plaide pour « une vraie réflexion théologique ». Nous souhaitons vivement qu’il soit entendu.

En revanche, la présentation de quatre moments successifs dans lesquels il englobe la réforme, est, comme il le dit lui-même, plus ou moins discutable, ce que nous faisons ainsi :

A/ Il présente le moment 1 (le mouvement liturgique, 1903-1962) comme un tout homogène et cohérent. En réalité ses acteurs furent très divers, et leurs visées souvent opposées, et pour chacun d’eux parfois complexes. Pour faire bref, le Mouvement liturgique tel que l’entendaient par exemple Solesmes et les Solesmiens, et celui par le CNPL de Paris et l’Institut liturgique de Trêves, étaient plus que divergents. Il est patent que la réforme qui a suivi le Concile est dans la ligne de ce deuxième courant, très « avancé ». Il est non moins patent que l’encyclique Mediator Dei de Pie XII en 1947, son discours adressé au Congrès International de Pastorale Liturgique d’Assise, le 22 septembre 1956, et bien d’autres interventions de sa part, sont autant de rectifications, mises au point et encadrements de ce courant déjà à l’époque dangereusement perturbant pour la continuité des formes cultuelles romaines.

B/ Du 2ème moment évoqué par lui, celui de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium, le Professeur Join-Lambert dit : « Elle ne se discute pas ! ». Si fait ! La Constitution, selon nous, se discute de trois manières :

Elle peut se discuter théologiquement, comme texte d’un concile qui s’est voulu « pastoral », c'est-à-dire non normatif comme tel pour la profession de foi. La Constitution conciliaire comme beaucoup de textes de Vatican II permet des interprétations diverses, en l’espèce cultuelles, alors qu’il eût été impossible de voir émerger de ceux du concile de Trente autre chose, en substance, que les livres liturgiques publiés de 1568 à 1614. Vatican II n’est comparable à aucun concile antérieur : c’est tout autant un événement global qu’un ensemble de textes, dont les plus « ouverts » sont modérés par des déclarations traditionnelles, et les plus classiques sont parsemés de « jalons » permettant de les stériliser. Pour la liturgie, célèbre est la motion concernant le latin : « L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins. Toutefois, soit dans les messes, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple » (n. 36). La thèse a été ensuite subvertie, comme on ne le sait que trop, par l’hypothèse.

On peut aussi discuter le fait que la réforme soit en continuité ou en rupture avec la Constitution. Dans sa dernière intervention sur ce thème, quelques mois avant son élévation au souverain pontificat, dans la recension qu’il avait donnée dans 30 Giorni (déc. 2004) de l’ouvrage du P. Alcuin Reid, The Organic Development of the Liturgy (Londres, 2004), Joseph Ratzinger en appelait à une autre réforme liturgique qui représenterait un vrai « développement organique » par rapport au mouvement liturgique tel qu’il s’est précisé jusqu’en 1948 et tel qu’il a pris corps dans les réformes de Pie XII. Il présentait la réforme de l’après-Concile comme une interprétation en rupture avec la vraie réforme, qui était en cours lors de Vatican II et que celui-ci aurait, selon lui, voulu harmonieusement continuer.

Enfin, Summorum Pontificum fait un pas de plus : la discussion théologique doit porter notamment sur cela. Si le Motu Proprio prend soin de préciser que la « forme extraordinaire » du rite est régie par les livres liturgiques d’avant la dernière réforme, c’est-à-dire en l’état des éditions en vigueur en 1962, date de la dernière édition typique du missel tridentin, le Motu proprio se garde bien en revanche d’assigner à cette « forme extraordinaire », une référence magistérielle antérieure au Concile. De la sorte, le Motu proprio laisse possible – il l’encourage même implicitement – la référence commune de l’une et l’autre « formes » du rite romain à la constitution de Vatican II sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium. Ce qui a un double effet : relativiser d’autant la réforme postconciliaire, dans la mesure où les usagers des livres non réformés ont le droit, eux aussi, de se réclamer du Concile ; mais inversement, ce qui pousse à traditionaliser la dernière réforme en la plaçant, tout comme la « forme extraordinaire », non seulement dans le sillage de la Constitution conciliaire, mais aussi de la tradition magistérielle qui l’a précédée. Autrement dit, on peut inférer de Summorum Pontificum, que la liturgie de Paul VI est virtuellement, si l’on peut dire, sous la gouvernance de Mediator Dei, dernier acte proprement magistériel d’ordre liturgique. Pour dire les choses autrement : si tant le rite tridentin que le rite nouveau peuvent se réclamer de Sacrosanctum Concilium, la réforme de Paul VI doit tôt ou tard s’emboîter dans les textes qui ont précédé le Concile et tout spécialement dans Mediator Dei. Quitte à la réajuster très profondément.

C/ Justement, du 3ème moment, la réforme postconciliaire, Arnaud Join-Lambert convient qu’elle « doit être évaluée régulièrement et être modifiée si le bien de la foi l’exige ». On ne saurait mieux dire. Depuis la réforme, les critiques les plus compétents, dont nous ne faisons que répéter les propos, lui reprochent :
Sur la forme, d’être le plus radical des bouleversements du culte romain jamais opéré, au nom d’un « retour aux sources », scientifiquement très discutable 40 ans après, et au nom d’une inculturation – au reste incomplète et frustrante pour pas mal de ses partisans – dans une « culture » de soi étrangère au message chrétien et à son culte.
Et sur le fond, pour s’en tenir au nouveau rite de la messe, dans les innombrables variantes de sa célébration : il a valeur concrète de manifestation — lex orandi, lex credendi — d’une immanantisation du message chrétien. Spécialement, par rapport au rite romain tridentin et aux différents rites catholiques orientaux, la doctrine de la messe comme renouvellement non sanglant du sacrifice propitiatoire offert pour les vivants et pour les défunts, l’adoration de la présence réelle du Christ, la spécificité du sacerdoce hiérarchique et généralement le caractère sacré de la célébration eucharistique s’y trouvent exprimés de manière sensiblement plus faible que dans le rite traditionnel.

Nous ne pouvons que répéter qu’aucun spécialiste de l’histoire de la liturgie romaine n’oserait aujourd’hui défendre la plupart des options majeures de cette réforme : la suppression de l’offertoire sacrificiel (liturgiquement, c’est un pléonasme) supposé « doublet » (la liturgie ne cesse de se répéter à l’infini), offertoire dont l’équivalent se trouve dans toutes les liturgies catholiques, l’assemblage hâtif d’un nouveau lectionnaire créé de toutes pièces, la multiplication de nouvelles prières eucharistiques (y compris l’utilisation pour la deuxième prière de la reconstitution plus qu’hasardeuse d’une anaphore dite de la Tradition apostolique ou Tradition d’Hippolyte), etc. Sans vouloir lui faire dire plus qu’il ne le voudrait, il nous semble d’ailleurs qu’Arnaud Join-Lambert admet qu’il y a bien « discontinuité » dans cette abolition de l’offertoire, et que « pour une permanence à long terme d’une coexistence des deux formes », il lui paraît utile de réfléchir à « la dimension de continuité ».

D/ De sorte que le moment 4 présenté par Arnaud Join-Lambert, celui de la mise en œuvre de la réforme, ne pouvait que contenir « du médiocre et peu acceptable » (qui gâte plus que sérieusement le « très bon et réussi », que nous discernons mal). On peut certes parfois mal célébrer la liturgie dite tridentine (trop vite, par exemple), mais jamais au point de lui faire dire autre chose que ce que dit son rituel charpenté par dix voire quinze siècles d’usage. En revanche, même célébrée avec le plus de « ritualisme » possible, ce qui est rarissime et contraire à sa nature, une messe réformée conserve les mêmes déficiences intrinsèques que celles énumérées depuis quarante ans. Quant aux « abus », souvent invoqués comme des excuses (la réforme est bonne, mais déformée en pratique), leur survenance est inhérente à un rite multiforme et multi-optionnel.

Sont-ce en définitive des déficiences d’une nouvelle lex orandi ? Nous dirions que la déficience nous paraît être du côté de la nature de lex de la nouvelle liturgie, qui se place en deçà du niveau de la lex par son éclatement en innombrables modalités, choix, options, et plus radicalement par le fait qu’elle ne se veut pas norme de foi au même titre que voulait l’être l’unique prière eucharistique, le canon actionis, équivalent pour Rome dans son unicité d’un credo concernant le sacrifice sacramentel. Analogiquement, comme les enseignements nouveaux de Vatican II (œcuménisme, par exemple) ne se veulent pas norme de foi au même titre que les dogmes de Trente.

Arnaud Join-Lambert affirme pour finir le caractère « vivant » de la liturgie. Nous ne saurions que l’approuver, sauf que nous ne donnons assurément pas le même sens théologique à cet adjectif : pour lui la liturgie est vivante, nous semble-t-il, dans la mesure où la célébration doit s’améliorer toujours pour accorder le message de salut qu’elle exprime pour les hommes « dans un monde qui change sans cesse » ; pour nous la liturgie est vivante, très exactement comme la tradition dont elle fait partie (la tradition de l’Église qui a pris le relais, pour la diffuser, de la Tradition constitutive des apôtres) est vivante, et analogiquement comme le magistère est vivant. Les évolutions passées, très souvent quasi insensibles (en tout cas toujours romanisantes et de ce fait à visée puissamment traditionnelle), du culte divin, explicitaient le bon dépôt initial, en progressant (jamais en régressant) dans le même sens et dans la même pensée, pour évoquer saint Vincent de Lérins.

Mais nous donnons acte au P. Join-Lambert qu’il parle de liturgie vivante essentiellement pour avancer que les mises en œuvres récentes sont « à évaluer et à améliorer ». Dans cette perspective, il qualifie la forme extraordinaire de « source » qui « peut contribuer en plusieurs points à [une] révision régulière pour le bien de la foi ».

La liturgie traditionnelle considérée comme étalon : on ne saurait mieux dire. N’est-ce pas l’un des motifs profonds du Motu Proprio de Benoît XVI ?  C’est l’une des manières pour nous d’exprimer pourquoi nous nous employons à activer son inéluctable renaissance.