13 février 2012

[Vincent Pellegrini] Ecône et la sémantique

SOURCE - Vincent Pellegrini - 13 février 2012

Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X (Ecône) a redit dans un sermon prononcé le 2 février au séminaire de Winona (Etats-Unis) qu’il ne pouvait pas signer le préambule doctrinal nécessaire à la régularisation des traditionalistes d’un point de vue ecclésial. Mgr Fellay a redit sa vive opposition à l’œcuménisme et à la liberté religieuse, les deux principaux points doctrinaux du Concile Vatican II (1962-1965) contenus dans le préambule et qui lui posent problème. Un théologien, pour permettre à Ecône de contourner cet obstacle, a écrit dans la revue Catholica que si l’Eglise peut ne pas égaler la Vérité, elle ne peut pas trahir la Vérité. Au Concile Vatican II, ce magistère fut doctrinal et pastoral mais pas dogmatique. Aucun dogme ne fut en effet prononcé à Vatican II par l’anathème ou la proclamation. Toujours est-il que l’avenir des relations entre Ecône et Rome tient désormais tout entier dans les mains du pape Benoît XVI qui a beaucoup fait pour la réintégration canonique de la Fraternité Saint-Pie X. Il ne reste plus qu’à espérer que le pape, de toute son autorité pontificale, d’ailleurs reconnue par Ecône, forcera solennellement les traditionalistes à revenir au bercail. Le temps de la sémantique a assez duré. Il faut désormais des actes. Sinon Ecône peut oublier pour très longtemps une régularisation. Actuellement, Rome examine la deuxième réponse de Mgr Fellay au préambule doctrinal rédigé par le Vatican. Selon un vaticaniste, c’est une réponse qui n’est pas une réponse. Cela signifie qu’il y a une division au sein de la Fraternité Saint-Pie X entre les ultras et les plus modérés. La chose est connue et Mgr Fellay doit naviguer comme il peut entre les deux courants contraires qui agitent la Fraternité qu’il préside. Un arrangement entre Ecône et Rome tiendrait du miracle. Finalement, c’est peut-être à Dieu que reviendra le dernier mot. Ecône, en tout cas, ferait bien d’accepter Vatican II interprété à la lumière de la Tradition. En 1988, Mgr Lefebvre et le cardinal Ratzinger s’étaient mis d’accord sur une déclaration avant que les choses ne déraillent. Pourquoi ne pas revenir à cette solution?