18 septembre 2012

[Frédéric Mounier - La Croix] Les lefebvristes exigeraient de pouvoir continuer à critiquer le Concile

SOURCE - Frédéric Mounier - La Croix - 18 septembre 2012
Selon le vaticaniste italien Andrea Tornielli (La Stampa), la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) aurait posé au Vatican « trois conditions non négociables »  à son retour au sein de l’Église catholique
 
À l’issue de son chapitre général, en juillet 2012, la FSSPX aurait fait parvenir au Vatican, selon Andrea Tornielli, un document posant plusieurs conditions à son retour au sein de l’Église catholique. Certaines d’entre elles, ne portant que sur des considérations pastorales ou disciplinaires, pourraient être prises en compte par le Saint-Siège.
Trois conditions « non négociables »
En revanche, trois « conditions non négociables »  auraient été posées par la FSSPX.
 
Notamment « la liberté de corriger, de reprendre, même publiquement, les auteurs d’erreurs ou les nouveautés du modernisme et du libéralisme, du concile Vatican II et de ses conséquences. »  La FSSPX demanderait également « l’usage exclusif de la liturgie de 1962 » . Et exigerait la garantie de voir nommé « au moins un évêque ».
 
Parmi les conditions considérées comme mineures, figureraient la possibilité de disposer en propre de tribunaux ecclésiastiques de première instance, et aussi la non-juridiction des évêques diocésains sur les maisons existantes de la FSSPX.
 
  La rencontre au sommet du 13 juin 2012 à la Congrégation pour la doctrine de la Foi, réunissant son préfet d’alors, le cardinal américain William Levada et Mgr Bernard Fellay (FSSPX), avait duré plus de deux heures et demie, manifestant un blocage de dernière minute entre les parties. Le Vatican aurait alors refusé à Mgr Fellay toute concession sur le plan doctrinal.
Pour Rome, le débat sur les questions doctrinales ne peut se poursuivre

Depuis, le pape a nommé deux nouveaux interlocuteurs face à la FSSPX. Le nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard Ludwig Müller, s’est toujours montré ferme face aux lefebvristes lorsqu’il était évêque de Ratisbonne (Allemagne). Et le dominicain américain Joseph Augustine Di Noia a été nommé vice-président de la Commission Ecclesia Dei, une fonction inexistante au sein de cette commission, en charge du dialogue avec la FSSPX, dont le secrétariat était confié à Mgr Guido Pozzo.
 
Rome aurait fait savoir à Mgr Fellay qu’il ne pouvait être question de poursuivre le débat sur les questions doctrinales regardant Vatican II. Il aurait été expressément demandé aux lefebvristes d’accepter le motu proprio « Summorum Pontificum » libéralisant la célébration de la forme extraordinaire du rite romain, et donc de reconnaître la licéité du nouveau Missel romain.
 
Ces derniers temps, plusieurs soubresauts ont agité la galaxie lefebvriste. Le P. Bouchacourt, supérieur français de son district brésilien, aurait interdit à Mgr Williamson, connu pour ses positions sedevacantistes et révisionnistes, de célébrer des confirmations. La radiation formelle de Mgr Williamson hors de la FSSPX serait à l’ordre du jour. De même, en Corée du Sud, des tensions seraient apparues entre « pro et anti-accord » avec Rome.
 
Frédéric Mounier (à Rome)