31 janvier 2013

[“Sì sì no no”] Les textes du Concile Vatican II sont-ils acceptables dans leur quasi-totalité?

SOURCE - "Si si no no" - via le Bulletin des Amis de saint Francois de Sales - 31 janvier 2013

«En bien des points les hérétiques sont  avec l’Eglise, en quelques-uns non; mais, à  cause de ces quelques points qui les séparent de l’Eglise, il ne leur sert de rien d’être  avec Elle en tout le reste» (St Augustin, In  Psal. 54, no 19; PL 36, 641)
L’intégrité de la Foi
Durant et depuis la tempête du concile Vatican  II, les écrits sur l’opposition de ce dernier à la  Tradition de l’Eglise furent nombreux (les cardinaux Alfredo Ottaviani, Antonio Bacci, Arcadio  Larraona, Giuseppe Siri, Ernesto Ruffini, leurs  excellences Mssgr. Dino Staffa, Antonio de Castro  Mayer, Marcel Lefebvre, Luigi Carli, Mgr Klaus  Gamber, le Dr Arnaldo Xavier Vidigal Da Silveira,  le Dr Romano Amerio, le Dr Michel Davies, Mons.  Francesco Spadafora, le P. Cornelio Fabro, le P.  Michel Guérard des Lauriers, jusqu’aux récentes  études de Mgr Brunero Gherardini).

Ces éminents théologiens demandaient de corriger ou carrément d’abroger les erreurs et les ambiguïtés qu’ils avaient relevées dans les textes du  Concile et dans la «messe du Concile» promulguée  par Paul VI en 1969. Mais on n’a jamais répondu,  de Paul VI à Benoît XVI qui a fait de l’herméneutique de la continuité son cheval de bataille. La  continuité entre Vatican II et la tradition apostolique est ainsi simplement affirmée sans preuves.

Le dernier grand théologien (Brunero  Gherardini) à avoir reposé cette question sur le  Concile au pape Benoît XVI, de 2009 à 2012, n’a  pas non plus obtenu de réponse et a continué à  refuser son assentiment à l’enseignement «pastoral» douteux de Vatican II.

Mais, justement dans les milieux traditionalistes qui ont combattu ouvertement et systématiquement  les déviations modernistes des textes conciliaires,  la résistance s’est diluée durant ces dernières  années (2009), sous l’affirmation que la plus grande partie du Concile est acceptable.

Or le dernier concile présente, comme nous le  verrons, des points très controversés qui tombent  sous le coup de diverses censures théologiques et,  partant, l’affirmation exprimée ci-dessus n’a pas de  sens, car l’intégrité de la Foi exige qu’elle soit  enseignée et acceptée sans escompte ni rabais  même minime. «Les Ariens, les Montanistes, les  Novatiens, les Quartodecimans, les Eutychiens  n’avaient assurément pas abandonné la doctrine  catholique tout entière, mais seulement telle ou  telle partie : et pourtant qui ne sait qu’ils ont été  déclarés hérétiques et rejetés du sein de l’Eglise?  Et un jugement semblable a condamné tous les fauteurs de doctrines erronées qui ont apparu dans la  suite aux différentes époques de l’histoire» écrivait Léon XIII (Satis Cognitum) (1).

En outre les moralistes (St Alphonse de Liguori,  Prümmer, Merkelbach, Noldin, Ramirez, Roberti-Palazzini…) enseignent qu’il est obligatoire, par  commandement divin, de professer publiquement  la Foi, quand se taire ou tergiverser implique une  négation directe ou indirecte de la Foi. C’est pourquoi face aux ambiguïtés et aux erreurs du Concile  Vatican II on ne peut se taire, mais il faut faire  remarquer à qui de droit la contradiction avec la  Tradition apostolique.
Négation d’une doctrine commune et  définie
La constitution dogmatique sur la Révélation  divine Dei Verbum de Vatican II laisse de côté la  doctrine définie par les Conciles de Trente et de  Vatican I sur les «deux sources» de la Révélation  (Tradition et Ecriture sainte), pour faire converger  la Tradition et le Magistère dans la seule Ecriture.  Surtout dans le paragraphe 10 de Dei Verbum, le  Magistère précédent, dogmatique et infaillible, est  balayé par l’enseignement d’une unification radicale et intenable de l’Ecriture, de la Tradition et du  Magistère. Dei Verbum altère donc une vérité de foi  définie par le Concile de Trente et Vatican I.

 En ce qui concerne la Tradition, Dei Verbum  rejette le schéma de la Commission préparatoire  ‘‘De fontibus Revelationis’’, élaboré sous la direction du Card. Ottaviani et qui reprend la définition  dogmatique, infaillible et irréformable du Concile  de Trente et de Vatican I, et cela pour atténuer le  poids de la Tradition à l’avantage de l’Ecriture  seule, en vue du dialogue œcuménique avec le protestantisme qui abhorre la Tradition. Avec Vatican  II, en fait, on ne parle plus des deux sources de la  Révélation (Sainte Ecriture et Tradition) et on insiste sur l’adjectif ‘‘vivant’’ quand on cite la  Tradition, pour faire dire à l’Ecriture tout et le  contraire de tout, dans l’optique du libre examen  luthérien subjectiviste; cet adjectif permet d’écarter  l’interprétation authentique du Livre sacré, donnée  par les Pères et le Magistère et à laquelle doit se  conformer l’exégèse catholique. Cela règle la  Tradition sur la base de l’Ecriture : tout ce qui  n’est pas écrit ne peut être retenu comme vrai.

 En bref, la doctrine commune et définie de  l’insuffisance de la seule Ecriture par rapport à la  Tradition a été renversée. A la suite du concile de  Trente et de Vatican I la Tradition était considérée  comme provenant de Jésus et des Apôtres, avec  Vatican II (DV) il a été admis que les théologiens  devaient reconnaître cette origine en se basant sur  l’Ecriture, assimilée à la Tradition. La distinction  entre les deux sources, au contraire, a été réaffirmée depuis le 1erconcile du Vatican par saint Pie  X dans le décret Lamentabili (1907) et Pie XI dans  l’encyclique Mortalium animos (1928).

En ce qui concerne les rapports entre Tradition  et Ecriture Sainte la doctrine commune dit que la  Tradition surpasse l’Ecriture seule : en ancienneté  (même l’Ecriture, avant d’être écrite, a été  Tradition) puisqu’elle transmettait oralement la prédication du Christ et des Apôtres; en plénitude  (parce qu’elle contient toutes les vérités formellement (per se) révélées, ce qui n’est pas le cas de  l’Ecriture); en suffisance - car l’Ecriture a besoin  de la Tradition pour établir son autorité (cf. M.  Cano, De locis theologicis lib XII, Venise, 1799, p.  4). Pour le protestantisme par contre, l’unique source de la Révélation est la Sainte Ecriture, et donc la  seule notion de Tradition orale et de magistère qui  en est le canal transmetteur est inconcevable.

Contre les protestants l’Eglise a défini infailliblement au concile de Trente (session IV du 6 avril  1546; DB, 783) et au premier concile du Vatican  (DB, 1787) 1) qu’il existe des enseignements ou  des traditions divino-apostoliques concernant la foi  et les mœurs, 2) transmis de façon ininterrompue  par le magistère de l’Eglise 3) assistée par Dieu.  S’il manque une seule de ces trois conditions, la  tradition est seulement humaine et donc faillible.

De plus le concile de Trente a toujours défini  contre le protestantisme (session IV; DB 783) que  la foi et les mœurs «sont contenues tant dans le  Livre sacré écrit [sous l’inspiration divine], que  dans la Tradition non écrite» et qu’il faut «recevoir  avec un même amour de piété et de respect» l’une  et l’autre source de la Révélation (DB 783; repris  par Vatican I, DB 1787).

Donc, soutenir que le texte de Dei Verbum –  comme l’ensemble du concile Vatican II – est, bien qu’approximativement, acceptable, c’est déjà au  moins une erreur théologique objective.
Une doctrine étrangère à la Tradition  et déjà condamnée par l’Eglise
En ce qui concerne la Constitution dogmatique  sur l’Eglise Lumen Gentium, il faut savoir que la  doctrine de l’Eglise est celle que sa Tradition, des  Apôtres jusqu’à nos jours, présente et propose  comme telle : la collégialité n’en fait pas partie.  Ainsi la collégialité épiscopale (2) a toujours été  condamnée par le Magistère ecclésiastique jusqu’à  Pie XII qui, trois mois encore avant de mourir, dans  l’encyclique Ad Apostolorum principis (29 juin  1958) confirme, pour la troisième fois de Mystici  Corporis en 1943 à Ad Sinarum Gentem en 1954,  que la juridiction est donnée aux évêques par le  Pape. Par contre le gallicanisme ou conciliarisme  tend à assigner au Concile œcuménique et par suite  à l’ensemble des évêques une fonction suprême  égale, sinon supérieure, à celle du Pape.

L’affrontement du 8 novembre 1963 entre  Frings et Ottaviani sur la collégialité est historique.  Ottaviani répond à Frings que «qui veut être une  brebis du Christ doit être conduit au pâturage par  Pierre qui est le Pasteur, et ce ne sont pas les brebis  [les évêques] qui doivent diriger Pierre, mais Pierre  qui doit guider les brebis [les évêques] et les  agneaux [les fidèles].»

La doctrine sur la ‘‘collégialité’’ fut aussi attaquée par deux articles du n°1 de 1964 de la revue  Divinitas, dirigée par Mgr Antonio Piolanti : l’un  de Mgr Dino Staffa et l’autre de Mgr Ugo Emilio  Lattanzi (qui citait, pour le confondre, J. Ratzinger,  à cette époque encore théologien); des extraits de  ces articles furent distribués au Concile par le Card.  Ottaviani.

La Nota explicativa praevia (mise pourtant en  queue de la Constitution) est due, selon Alberigo  (qui cite comme source Mgr Prignon, Suenens,  Mgr Charue, Mgr Gerard Philips et Mgr Carlo  Colombo) au fait que, comme il l’écrit, «depuis  deux mois Paul VI subissait une intense pression  de la part de l’extrême-droite. Il semblait que l’on  était arrivé au point de menacer de faire sauter le  concile au cas où le texte voté sur la collégialité  aurait passé. Il était accusé comme docteur privé de  pencher vers l’hérésie» [Bande enregistrée envoyée  par Mgr Albert Prignon au Card. Suenens, fin juin  1964, F. Prignon, 828, cit. in : G. Alberigo (sous la  direction de), Storia del Concilio Vaticano II. La  Chiesa come comunione, settembre 1964-settembre  1965, Bologne, Il Mulino, 1999, vol IV, p. 86, note  216]. En réalité, une note personnellement réservée  à Paul VI, préparée par le cardinal Larraona et  signée par plusieurs cardinaux et supérieurs généraux, lui fut envoyée le 18 octobre 1964.

Cette note disait, entre autres : «ce serait nouveau, inouï et bien étrange qu’une doctrine [la collégialité épiscopale] qui, avant le Concile, était  considérée moins commune, moins probable,  moins sérieuse et moins fondée, devienne tout à  coup […] plus probable, même certaine ou franchement mûre au point d’être insérée dans une  Constitution dogmatique. Ce serait contraire à toute  norme ecclésiastique, aussi bien dans le domaine  des définitions pontificales infaillibles que dans  celui des définitions conciliaires non infaillibles.  […] le schéma [sur la collégialité] change la face  de l’Eglise; en effet a) l’Eglise de monarchique,  devient épiscopalienne et collégiale, et ceci de droit  divin et en vertu de la consécration épiscopale; b)  Le Primat [pontifical] est entamé et vidé de son  contenu. […] le Pontife n’est pas présenté comme  la pierre sur laquelle repose toute l’Eglise du Christ  (hiérarchie et peuple); il n’est pas décrit comme le  vicaire du Christ qui doit confirmer et paître ses  frères; il n’est pas présenté comme celui qui seul a  le pouvoir des clés. […] La Hiérarchie de juridiction, en tant que distincte de la Hiérarchie d’ordre  […] est détruite. En effet, si l’on admet que la  consécration épiscopale apporte avec elle non seulement les Pouvoirs d’ordre […] mais également de  droit divin et formellement, tous les Pouvoirs de  juridiction, de Magistère et de Gouvernement, non  seulement dans l’Eglise propre, mais aussi dans  l’Eglise universelle, il est évident que la distinction  objective entre Pouvoir d’ordre et de juridiction,  entre Hiérarchie d’ordre et de juridiction, devient  artificielle, à la merci d’un caprice et terriblement  chancelante. Et tout cela – qu’on le remarque –  pendant que toutes les sources, les déclarations  doctrinales solennelles du Concile de Trente ou  postérieures, la discipline fondamentale, proclament que ces distinctions sont de droit divin. […]  Si la doctrine [de la collégialité] proposée dans le  schéma était vraie, l’Eglise aurait vécu pendant des  siècles en opposition directe avec le droit divin  […]. Les orthodoxes et, en partie, les protestants  auraient donc eu raison dans leurs attaques contre  le Primat» (Cité in : Mgr Lefebvre, J’accuse le  Concile, Martigny, Ed. Saint Gabriel 2ème édition, 1976, pp. 59-63).
 
Comme on peut le voir, la collégialité épiscopale fut accusée, déjà pendant le concile Vatican II,  par un grand nombre de cardinaux et de théologiens, de contredire la doctrine constante et définie  de l’Eglise et de favoriser l’hérésie. D’où l’on ne  peut déduire qu’une partie, même infime, de cette  doctrine soit acceptable.
Du culte de Dieu au ‘‘culte de  l’homme’’
Un autre point de rupture avec la doctrine traditionnelle se trouve dans l’anthropocentrisme de la Constitution pastorale Gaudium et spes sur  ‘‘l’Eglise dans le monde de ce temps’’ (n° 24, §4) :  «l’homme seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même (propter seipsam)». Alors que  saint Pie X voulait ‘‘instaurare omnia in Christo’’,  tout restaurer dans le Christ, Gaudium et spes veut  ‘‘instaurare omnia in homine’’, tout restaurer dans  l’homme. Elle est tout entière tournée en direction  de l’homme et va jusqu’à abaisser le Christ au  niveau purement naturel, le renversant du trône de  sa divinité. Quelle rupture plus radicale que celle-là ?

La doctrine traditionnelle catholique réaffirmée  dans le ‘‘Catéchisme de Saint Pie X’’ enseigne que  «Dieu nous a créés pour le connaître, l’aimer et le  servir dans cette vie, et jouir de lui dans l’autre au  Paradis». La doctrine du Concile Vatican II, au  contraire, substitue l’adoration de la créature à celle  du Créateur et est tournée vers l’exaltation de la  dignité presque infinie de la personne humaine,  démentant, comme l’observe R. Amerio, «le passage solennel des Proverbes 16, 4 : ‘‘Universa propter semetipsum operatus est Dominus’’, le Seigneur  a fait toute chose pour Lui-même» (Iota Unum,  chap. XXX). 

On se demande à juste titre comment on peut  soutenir, sans rupture avec l’Ecriture sainte, avec la  Tradition apostolique et avec la droite raison,  l’affirmation que l’homme ‘‘est sur terre la seule  créature que Dieu a créée pour elle-même’’.

Mgr Brunero Gherardini (Concilio Vaticano II.  Il discorso mancato, Turin, Lindau, 2011, p. 36,  note 3) commente : «C’est un texte absurde et un  blasphème. [...] Le ‘‘pour elle-même’’ renverse les  valeurs, plaçant le Créateur sous la créature.» Et  Romano Amerio : «L’idée de l’homme centre et  fin est donc conforme à l’esprit de l’homme  contemporain, mais n’a aucun fondement dans la  religion, qui ordonne tout à Dieu et non à  l’homme» (ibid.). En somme Dieu devient tributaire de l’homme, son subordonné, et l’homme la  valeur principale (3). Comme on le voit, l’anthropocentrisme rend le Concile et Gaudium et spes  totalement inacceptables.
 Une déclaration en contradiction avec  la Sainte Ecriture, les Pères et le  Magistère 
 La déclaration sur la ‘‘Liberté religieuse’’  (Dignitatis humanae, 7 décembre 1965) est en  contradiction avec la Tradition apostolique et le  Magistère constant de l’Eglise résumé dans le Droit  public ecclésiastique (4). 

La doctrine catholique a toujours enseigné que  l’Etat est subordonné à l’Eglise, comme le corps à  l’âme. Il y eut bien sûr des nuances accidentelles :  pouvoir direct in spiritualibus (pour les choses spirituelles) et indirect in temporalibus ratione peccati  (dans les choses temporelles au motif du péché,  c’est-à-dire sous l’angle moral) ou pouvoir direct  aussi in temporalibus, mais pas exercé et donné au  prince temporel par le Pontife romain (plenitudo  potestatis). Jamais cependant, depuis la naissance  de l’Etat chrétien, aucun pape, père ou docteur de  l’Eglise, théologien ou canoniste approuvé par  l’Eglise n’a enseigné la séparation de l’Etat et de  l’Eglise qui, au contraire, a toujours été condamnée.

Et pourtant Dignitatis Humanae (abrégée ci-dessous en DH) enseigne que l’homme a «droit à la  liberté religieuse […] en privé [et jusqu’ici rien à  objecter : il s’agit du ‘for interne’ qui ne regarde  que l’homme et Dieu et non l’Etat] et en public,  seul ou associé à d’autres [c’est là que le bât blesse,  car le ‘for externe’ ne donne pas le ‘‘droit’’ de professer l’erreur en public, on peut parler le cas  échéant de tolérance, jamais de droit]. […] Il faut  qu’à tous les citoyens et à toutes les communautés  religieuses soit reconnu le droit à la liberté en  matière religieuse. […] Liberté religieuse qui doit  être reconnue comme un droit pour tous les hommes et toutes les communautés et sanctionnée  dans les ordonnances juridiques [et voilà la rupture  totale avec le ‘Droit public ecclésiastique’ du pape  Gélase jusqu’à Pie XII]» (DH, n°2, 3, 6, 13).

Pie IX dans Quanta cura (8 décembre 1864) a  défini explicitement que la liberté religieuse au for  externe pour les fausses religions «est contraire à la  doctrine de l’Ecriture sainte, de l’Eglise et des  saints Pères de l’Eglise» et que «l’Etat a le devoir  de punir les profanateurs de la religion catholique  par des peines spécifiques». Il n’est donc pas permis d’affirmer que la liberté religieuse de DH est  acceptable dans sa quasi-totalité.
Autre rupture évidente avec la doctrine traditionnelle
La déclaration sur ‘‘Les relations de l’Eglise  avec les religions non chrétiennes’’ Nostra aetate  (7 décembre 1965) est en rupture manifeste avec la  tradition catholique (Pères de l’Eglise et Magistère  jusqu’à Pie XII (5). 

La Tradition catholique est une des deux sources  de la Révélation, c’est la parole de Dieu transmise  de vive voix et qui nous est parvenue par l’enseignement moral unanime des Pères. La Tradition est  infaillible – quand elle parle de la Foi et des  mœurs, de la vie spirituelle et du salut éternel (cf.  G. Casali, Somme de théologie dogmatique,  Lucques, Editions Regnum Christi, 1955, p. 57) –  tout comme le Magistère ordinaire constamment  répété semper idem. Au contraire Nostra aetate a  uniquement une valeur prudentielle ou ‘‘pastorale’’  d’application d’une doctrine au cas pratique et elle  n’est donc pas infaillible ni irréformable; et dans le  cas de rupture évidente ou de désaccord avec la  Tradition, elle doit être corrigée et réformée. Pour commencer, le Dieu des juifs n’est pas celui des  chrétiens, qui est la Très Sainte Trinité dont Jésus-Christ est la deuxième personne incarnée dans le  sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-  Esprit. Ces deux dogmes principaux du christianisme, pour le judaïsme actuel ou post biblique (qui  n’est pas l’Ancien Testament, mais le talmudisme  rabbinique), sont le blasphème pour lequel le  Christ a été crucifié «vous n’êtes qu’un homme et  vous vous faites Dieu» (Jn 10, 33) et saint Etienne  lapidé. Nostra aetate par contre fait passer tous  ceux qui descendent charnellement d’Abraham  (sauf les Arabes) comme ayant un lien spirituel ou  de foi avec l’Eglise chrétienne. Mais ce n’est pas  ainsi : la plus grande partie des fils d’Abraham  selon la chair ne croient pas encore à la divinité du  Christ; seul «le petit reste» (Rom., IX, 27; XI, 15)  l’a accepté comme Dieu et Messie.

Au n° 4, Nostra aetate enseigne : «Selon saint  Paul les juifs, grâce à leurs pères, sont encore très  chers à Dieu dont les dons et la vocation sont sans  repentance». Nous avons déjà réfuté ce sophisme :  saint Paul dit seulement que la vocation de la part  de Dieu ne change pas (‘‘Je suis le Seigneur et je  ne change pas’’), mais la réponse humaine à  l’appel de Dieu peut changer ou disparaître, comme  cela fut le cas pour la plus grande partie du peuple  d’Israël; il a mal correspondu à la vocation et aux  dons de Dieu, tuant les prophètes et le Christ lui-même. C’est pourquoi sont ‘chers à Dieu’, ou plutôt sont dans la grâce de Dieu, ceux seuls qui ont  accepté le Christ qui est venu (NT) comme leurs  pères de l’Ancien Testament en avaient accepté  l’avènement futur. 

Au n° 4 de la Déclaration conciliaire on peut lire  : «La mort du Christ est due aux péchés de tous les  hommes. Et, si les autorités juives avec leurs partisans ont mis en œuvre la mort du Christ, cependant  ce qui a été commis durant la passion ne peut être  imputé indistinctement à tous les juifs vivant alors,  ni aux juifs de notre temps». Il faut faire quelques  distinctions omises par le texte conciliaire : 

Le Christ est mort (cause finale) pour racheter  les péchés de tous les hommes, néanmoins la cause  historique, efficiente et responsable de la mort du  Christ ne fut pas les péchés des hommes mais le  judaïsme pharisaïque ou rabbinique qui, niant la  divinité du Christ, le condamna à mort et fit exécuter la sentence par les Romains.

Dans la mort du Christ, c’est la communauté  religieuse de l’Israël post biblique qui est impliquée  et non toute la lignée israëlite car un «petit reste»  fut fidèle au Christ (les Apôtres et les Disciples),  même si la plus grande partie du peuple prit une  part active à la condamnation de Jésus.

Le consensus unanime des Pères est règle de foi  parce qu’ils sont l’organe de transmission de la tradition divino-apostolique, celle qui a été révélée  par Dieu et remise aux Apôtres, celle que les Pères  de l’Eglise enseignent avec l’assentiment moral  unanime en matière de foi et de mœurs (l’approbation absolue ou mathématique n’est pas nécessaire).  Dans notre cas les Pères (de saint Ignace  d’Antioche + 107 à saint Augustin + 430, en passant par saint Justin + 163, saint Irénée + 200,  Tertullien + 240, saint Hyppolite de Rome + 237,  saint Cyprien + 258, Lactance + 300, saint  Athanase + 373, saint Hilaire de Poitiers + 387,  saint Grégoire de Naziance + 389, saint Ambroise  de Milan + 397, saint Cyrille d’Alexandrie + 444)  sont non seulement moralement mais aussi mathématiquement d’accord pour enseigner que la partie  infidèle au Christ du peuple juif, celle du judaïsme  pharisaïque, fut responsable, comme cause historique efficiente, de la mort du Christ; elle a donné  lieu à une religion schismatique et hérétique, le talmudisme, qui s’est éloigné de la religion mosaïque  et qui refuse encore aujourd’hui la divinité du  Christ et le condamne parce que d’homme il a prétendu se faire Dieu.

Il faut ensuite distinguer le degré de responsabilité. Les chefs savaient clairement, comme  l’enseigne saint Thomas d’Aquin (S. Th., III, q.47,  a.5, 6; S. Th., II-II, q. 2, a.7, 8), que Jésus était le  Messie et voulaient ignorer et ne pas admettre qu’il  était Dieu : ignorance affectée qui aggrave la culpabilité.  Le peuple, dont la plus grande partie a suivi les  chefs bien qu’elle ait vu les miracles du Christ,  avait une ignorance qu’il était possible de vaincre,  mais aussi la circonstance atténuante d’avoir suivi  l’autorité du grand prêtre, du sanhédrin, des chefs;  son péché toutefois est grave en soi mais en partie  diminué, non totalement effacé , par une ignorance  non affectée (S. Th., ut supra) et par la confiance en  l’autorité religieuse du temps.  Enfin, le judaïsme actuel, quoiqu’il n’ait pas  participé directement à la condamnation historique  de Jésus, parce qu’il s’obstine à ne pas le reconnaître comme Messie et Fils de Dieu, est moralement solidaire du judaïsme rabbinique qui a jugé  qu’un tel imposteur sacrilège méritait la mort.
 
Nostra aetate n° 4 h écrit : «les juifs ne doivent  pas être présentés comme rejetés par Dieu, ni  comme maudits, comme si cela découlait de  l’Ecriture Sainte».  Avant tout, Nostra aetate est équivoque quand  elle emploie le simple mot ‘‘juifs’’ pour parler de la  lignée d’Abraham qui a un «si grand patrimoine  spirituel commun» avec l’Eglise du Christ.
 
Il faut en fait distinguer le judaïsme de l’Ancien  Testament du judaïsme rabbinique post chrétien. Le  premier (AT) est une préparation du christianisme;  le second par contre a nié la messianité et la divinité de Jésus et continue de la refuser, et là on ne voit  aucun ‘‘patrimoine commun’’ mais une opposition  de contradiction entre christianisme et judaïsme  actuel.

L’Ancienne Alliance en outre n’était pas sans  conditions (Dt., XI, 1-28), mais liée à l’obéissance  du peuple d’Israël et Moïse a reçu de Dieu les  conditions du pacte : «Je vous offre bénédictions et malédictions. Bénédictions si vous obéissez aux  commandements divins… malédictions si vous désobéissez» (ibid.). Donc l’alliance dépendait  aussi du comportement d’Israël et Dieu menace plusieurs fois de la rompre à cause de l’infidélité du  peuple juif qu’Il voudra finalement détruire (Dt.,  XXVIII; Lév., XXVI, 14 ss.; Jér., XXVI, 4-6; Os.,  VII. 8 et IX, 6). Avec la mort du Christ, l’infidélité  de la majorité du peuple juif envers le Rédempteur  et l’AT qui l’annonçait atteint le sommet et le pardon de Dieu se limite à ‘‘un petit reste’’ fidèle. De la  part de Dieu, il n’y a pas rupture de son plan mais  développement et perfectionnement de l’Alliance  primitive ou ancienne dans l’Alliance nouvelle et  définitive qui donnera aux juifs fidèle un ‘‘cœur  nouveau’’ et s’ouvrira à l’humanité entière…
 
Il faut noter que la Déclaration Nostra aetate ne  s’appuie sur aucune citation d’un Père de l’Eglise,  d’un Pape ou d’un jugement du Magistère et à raison, parce qu’il n’y en a pas. Comment dire alors  qu’elle est acceptable dans sa quasi-totalité?

Il semble que les juifs actuels se rendent mieux  compte du caractère révolutionnaire du Concile et  notamment de Nostra aetate. Il suffit de penser à la  sommation adressée au Vatican par le grand rabbin  de Rome : si la réconciliation avec les catholiques  fidèles à la Tradition «signifie la renonciation aux  ouvertures du Concile, l’Eglise devra choisir : ou  eux ou nous !» (20 janvier 2010). Le 10 novembre  2011 le rabbin responsable du dialogue interreligieux pour l’American Jewish Committee a précisé  que l’acceptation, au moins pratique, de Nostra  aetate «est requise pour toute réconciliation» et,  après l’audience accordée par le Pape au Conseil  des chefs religieux d’Israël, il a affirmé avoir reçu  du cardinal Knox [note de TN - il s'agit en fait du Cardinal Koch] une assurance en ce sens.  Que Dieu sauve Son Eglise des hommes  d’Eglise et les catholiques encore fidèles de toutes  les illusions coupables ou innocentes!
sì sì no no 

1) Notes et censures théologiques : les notes indiquent la qualité et le degré de certitude des propositions  théologiques; les censures sont le pendant négatif des  notes, de telle sorte que si quelqu’un nie telle note, il  encourt telle censure. Les vérités formellement révélées  sont attestées directement par Dieu en matière de foi et  de mœurs (per se) et c’est l’objet premier, immédiat et  direct de l’infaillibilité. Les vérités virtuellement révélées sont déduites de la Révélation (ou plutôt du formellement révélé) par l’intermédiaire d’un raisonnement ou  sont un présupposé de cette dernière. Elles sont aussi  appelées conclusions théologiques et sont l’objet secondaire de l’infaillibilité (en fait elles sont raccordées  indirectement à l’acte infaillible par l’objet premier ou  révélé formel). Bien qu’en soi non révélées, elles ont  toutefois une connexion nécessaire avec la Révélation.  A partir d’une prémisse formellement révélée, par une  vérité de nature certaine, on arrive à des conclusions  légitimes, nécessairement et théologiquement certaines.  Si on les niait, ce serait la négation indirecte de la  Révélation. En effet, la vérité obtenue au moyen de la  ‘conclusion’ du syllogisme (d’une ‘prémisse majeure’  de foi et d’une ‘prémisse mineure’ de raison), même si  elle n’est pas exprimée per se dans la Révélation, y est  contenue virtuellement comme l’effet est contenu dans  la cause.  Les vérités formellement révélées sont à croire de foi  divine c’est-à-dire par l’autorité de Dieu révélant; leur  négation est (au moins matériellement) hérésie, avec  pour conséquence le péché mortel (au moins matériel)  directement contre la foi. Les vérités de foi divine définie sont non seulement formellement révélées, mais  aussi proposées à la foi par le magistère de l’Eglise.  Leur négation est hérésie manifeste avec pour conséquence un péché mortel directement contre la foi et de  plus avec une peine canonique (anathema sit). Tous les  théologiens enseignent que les vérités formellement  révélées doivent être crues de foi divine même sans  déclaration ultérieure ou définition infaillible de  l’Eglise (qui les rend vérité de foi divine et définie); la  déclaration de l’Eglise peut être faite mais elle n’est pas  nécessaire. Le Concile Vatican II, comme nous le verrons, nie, au moins matériellement, des vérités que Dieu  a révélées directement ainsi que des vérités contenues  virtuellement dans le Depositum fidei et des vérités qui  sont doctrine commune de l’Eglise (sentences  certaines) dont la négation est téméraire et a pour  conséquence un péché mortel de désobéissance à  l’enseignement du magistère ordinaire (cf. Sisto  Cartechini, De valore notarum theologicarum, Roma,  1951).
 
2) Durant le concile Vatican II «la doctrine qui attribua au Collège des évêques (où l’individu entre par la  consécration épiscopale) uni à son chef, le Pape, pouvoir et responsabilité sur l’Eglise entière» fut considérée par Siri, Staffa, Carli, Parente et beaucoup d’autres  comme «portant préjudice au pouvoir primatial du  Pape et ils contestèrent le fait qu’elle ait une base solide  dans l’Ecriture Sainte» (H. Jedin, Breve storia dei  concili, Brescia-Roma, Morcelliana-Herder, 1978, p.  240). De plus ils pensaient que «l’évêque consacré  devient par là-même membre du Collège épiscopal, qui  avec le Pape mais jamais sans lui, possède le pouvoir  suprême sur toute l’Eglise» (ibid., p. 243). La Nota  explicativa praevia «n’enlève rien à la doctrine de l’origine divine immédiate [et non par l’intermédiaire du  Pape] de l’office et du mandat épiscopal, ni à la responsabilité du collège épiscopal pour l’Eglise universelle  [et non sur le seul diocèse de chaque évêque]» (ibidem,  p. 265). Au contraire la doctrine traditionnelle, répétée  encore en 1958 par Pie XII, enseigne que la juridiction  sur son propre diocèse vient à l’évêque de Dieu par  l’intermédiaire du Pape, lequel après la consécration lui  donne le pouvoir de juridiction qui est donc réellement  distinct du pouvoir d’ordre. De plus le Pape, s’il le veut,  peut faire participer le corps des évêques (non pas le  Collège qui n’existe que pour les Apôtres) au pouvoir  suprême du magistère et du gouvernement de l’Eglise  universelle, en les réunissant en Concile œcuménique,  et cela pour la durée du Concile uniquement. Le corps  des évêques n’est donc pas un groupe stable et permanent qui avec Pierre et sous lui a le pouvoir suprême du  magistère et du gouvernement de toute l’Eglise. Comme  on le voit la collégialité est étroitement apparentée,  même si elle est plus feutrée ou mitigée, au conciliarisme et au gallicanisme théologique.
 
3) Durant ‘‘l’homélie de la 9èmesession du Concile  Vatican II’’, le 7 décembre 1965, le Pape Montini alla  jusqu’à proclamer : «la religion du Dieu qui s’est fait  homme a rencontré la religion (parce que c’en est une)  de l’homme qui se fait Dieu. Comment est-ce arrivé ?  Une rencontre, une lutte, un anathème ? Cela aurait pu  être; mais cela n’est pas arrivé. […] Une sympathie  immense envers tout homme a traversé tout le Concile.  Donnez-lui au moins le mérite de cela, vous humanistes  modernes, qui réfutez les vérités qui transcendent la  nature des choses terrestres, et reconnaissez notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que tous, nous  avons le culte de l’homme.»  Attention ! ‘‘Tout le Concile’’ dit Paul VI, non une  grande partie de celui-ci, non le seul ‘esprit du Concile’.  Le ‘‘problème de l’heure présente’’ est véritablement la  volonté de concilier l’inconciliable : théocentrisme et  anthropocentrisme, Messe romaine et ‘Novus Ordo  Missae’ ou ‘‘Messe du Concile’’, Tradition divino-apostolique et Vatican II.  Jean-Paul II, dans sa seconde encyclique (1980)  ‘‘Dives in misericordia’’, n°1, affirme : «Entre les différents courants passés et présents de la pensée humaine, il y eut et il y a encore une propension à diviser et  même à opposer le théocentrisme et l’anthropocentrisme, l’Eglise [conciliaire, ndr] […] cherche à les unir  […] de manière organique et profonde. Cela est un des  points fondamentaux, et peut-être le plus important, du  magistère du dernier concile». Le pape Wojtyla oublie  ou ignore le Magistère de l’Eglise qui, comme saint Pie  X dans l’encyclique Supremi Pontificatus, a dénoncé  l’antagonisme entre l’esprit de l’homme moderne, qui  ramène tout à lui (anthropocentrisme) et le principe  catholique qui ramène tout à Dieu (théocentrisme).  En 1976, alors cardinal, il prêchait une retraite spirituelle à Paul VI et à ses collaborateurs, parue en italien  sous le titre Signe de contradiction. Méditations  (Milano, Vita e Pensiero, 1977); Karol Wojtyla commence la méditation ‘‘Le Christ révèle pleinement  l’homme à l’homme’’ (chap. XII, pp. 114-122) par  Gaudium et spes n° 22, assurant : «le texte conciliaire,  appliquant à son tour la catégorie du mystère à  l’homme, explique le caractère anthropologique ou  même anthropocentrique de la Révélation offerte aux  hommes dans le Christ. Cette Révélation est concentrée  sur l’homme. […] Le Fils de Dieu, par son Incarnation,  s’est uni à tout homme, est devenu – en tant qu’homme  – un de nous. […] Voilà les points centraux auxquels  peut se réduire l’enseignement conciliaire sur l’homme  et sur son mystère» (pp. 115-116). En bref c’est le suc  concentré des textes de Vatican II : culte de l’homme,  panthéisme et anthropocentrisme idolâtre.
 
4) Cf. St Grégoire de Naziance (+390), Hom. XVII;  St Jean Chrysostome (+407), Hom. XV super IIam Cor.;  St Ambroise (+397), Sermo contra Auxentium; St  Augustin (+430), De civitate Dei (V, IX, t. XLI, col. 151  ss.); St Gélase I (+496), Epist. Ad Imperat. Anastasium  I; St Léon le Grand (+461), Epist. CLVI, 3; St Grégoire  le Grand (+604), Regesta, n°1819; St Isidore de Séville  (+636), Sent., III, 51; St Nicolas I, Epistul.  Proposueramus quidam (865); St Grégoire VII (+1085),  Dictatus Papae (1075), 1èreLettre à Hermann, évêque  de Metz (25 août 1076), 2èmeLettre à Hermann (15  mars 1081); Urbain II (+1099), Epist. ad Alphonsum VI  regem; St Bernard de Clairvaux (+1173), Lettre au pape  Eugène III sur les deux épées; Innocent III (+1216),  Sicut universitatis conditor (1198), Venerabilem fratrem  (1202), Novit ille (1204); Innocent IV (+1254), Aeger  cui levia (1245); St Thomas d’Aquin (+1274), In IVum  Sent., dist. XXXVII, ad 4; Quaest. quodlib., XII, a. 19;  S. Th., II-II, q. 40, a. 6, ad 3; Quodlib. XII. q. XII, a. 19,  ad 2; Boniface VIII (+1303), Bulle Unam sanctam  (1302); Cajetan (+1534), De comparata auctoritate  Papae et Concilii, tratt. II, pars II, cap. XIII; St Robert  Bellarmin (+1621), De controversiis; F. Suarez (+1617),  Defensio Fidei catholicae; Grégoire XVI, Mirari vos  (1832); Pie IX, Quanta cura et le Syllabus (1864); Léon  XIII, Immortale Dei (1885), Libertas (1888); St Pie X,  Vehementer (1906); Pie XI, Ubi arcano (1921), Quas  primas (1925); Pie XII, Discours aux juristes catholiques italiens, 6 décembre 1953.] FIN NOTE 7  

5) Pensez par exemple à la lettre Mit brennender  Sorge, promulguée le 14 mars 1937 par Pie XI, à la  rédaction de laquelle collabora le cardinal Eugenio  Pacelli, devenu le pape Pie XII en 1939. Elle condamne  le racisme matérialiste et purement biologique, mais  elle affirme aussi que «le Christ a reçu son humaine  nature d’un peuple qui devait le crucifier».