3 mai 2014

[Abbé Thierry Gaudray, fsspx - L'Hermine] Le mal à combattre? Fraternité Saint Pie X ou Fraternité Saint Pierre?

SOURCE - Abbé Thierry Gaudray, fsspx - L'Hermine - Mars 2014
Alors que nos évêques fêtaient le vingt - cinquième anniversaire de leur consécration et que nous nous unissions à leur action de grâces, la Fraternité Saint-Pierre recevait la bénédiction apostolique du pape François pour avoir eu le courage de se séparer de la Fraternité Saint- Pie X «dans un moment de grande épreuve pour l’Eglise» (message du pape François à la Fraternité Saint-Pierre, le 28 octobre 2013). La consécration d’évêques vraiment catholiques était-elle une joie ou une épreuve, un acte héroïque ou un malheur?

Au fondement de ces jugements opposés, se trouve une appréciation différente de la crise que traverse l’Eglise. Dans la confusion qui règne depuis le concile Vatican II, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a adopté une attitude de prudent retrait par rapport aux nouveautés afin de garder la foi. C’est au nom de cette vertu qu’elle résiste aux autorités actuelles. Mgr Lefebvre, lors du sermon des sacres, a parlé d’une «opération survie». C’est parce que la nouvelle messe exprime une nouvelle conception du sacerdoce et de l’Eglise que la Fraternité Saint-Pie X la rejette. Les membres de la Fraternité Saint-Pierre, quant à eux, et comme l’indique le message du pape François, ne sont «attachés au Missel de 1962» que selon un «charisme propre», en raison de leur «sensibilité». Dans son éditorial, le supérieur de cette Fraternité ne cherche nullement à corriger cette description : «ce message est un puissant encouragement, qui montre que nous avons notre place dans l’Eglise, que notre caractère propre est pleinement reconnu».

Le but de la Fraternité Saint- Pie X est de sauver les âmes. L’abandon de toutes les pratiques traditionnelles, le relâchement de la vie morale et finalement l’apostasie de tant de catholiques sont de grandes victoires du démon. Le mal qui est à combattre est celui de l’Eglise conciliaire qui doit revenir de ses erreurs. Le pape François assigne un tout autre but à la Fraternité Saint-Pierre : «le Saint- Père les encourage à poursuivre leur mission de réconciliation entre tous les fidèles, quelle que soit leur sensibilité, et ainsi à oeuvrer afin que tous s’accueillent les uns les autres dans la profession d’une même foi et le lien d’une intense charité fraternelle». Pour le pape, le mal à combattre c’est celui de la Fraternité Saint-Pie X qui est accusée de semer la division alors qu’elle ne fait rien d’autre que de transmettre la foi de toujours qui est au principe de l’unité de l’Eglise.

L’opposition n’est pas moins nette dans les moyens employés. La Fraternité Saint-Pie X ne veut innover en rien. Elle n’a pas de doctrine propre et elle se contente de faire ce que l’Eglise a toujours fait. La Fraternité Saint-Pierre, elle, n’est reconnue, elle n’est «dans la pleine communion», que parce qu’elle accepte de transmettre le nouvel enseignement selon une «tradition» évolutive et qu’en adoptant le principe de toutes les réformes conciliaires : «Qu’en célébrant les Mystères sacrés selon la forme extraordinaire du rite romain et les orientations de la Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, ainsi qu’en transmet tant la foi apostolique telle qu’elle est présentée dans le catéchisme de l’Église Catholique, ils contribuent, dans la fidélité à la Tradition vivante de l’Eglise, à une meilleure compréhension et mise en oeuvre du concile Vatican II».

Le pape François nous dit quel travail font les communautés Ecclesia Dei. Ecoutons-le!

Abbé Thierry Gaudray