17 mars 2015

[RF] Une bonne nouvelle: Mgr Williamson va sacrer


SOURCE - RF - 17 mars 2015

On connaît la technique de l’IRA et d’autres mouvements: une branche légale (pour participer aux structures officielles), une branche illégale (pour le combat plus concret). Les moyens et les hommes sont différents mais leur cause est la même – qu’ils en conviennent ou non. Le traditionalisme présente une situation analogue: il y a les sympathisants, il y a les tradis en union avec Rome, il y a la FSSPX qui se situe à la périphérie. Il y a d’autres groupes encore (c’est quasiment une nécessité topologique) au-delà de cette organisation périphérique; parmi eux se trouve Mgr Williamson. On annonce qu’il va sacrer. Pour qui est attaché à l’Eglise (à l’Eglise visible), c’est une bonne nouvelle et je vais vous en dire la raison.

Dans la mesure où ces groupes ultras existent (cela réjouit les uns et excède les autres) ils ont besoin d’évêque(s). Justement, il en existe plusieurs lignées, plus ou moins farfelues telles les ‘thucistes’. En sacrant, Mgr Williamson crée pour eux une offre épiscopale ‘sérieuse’, non sédévacantiste, et indubitablement valide. Sauf à vouloir le pire pour ceux qui ne sont pas nous, on ne peut que s’en réjouir, sans paradoxe aucun.

Le choix annoncé confirme qu’il ne s’agit pas de faire évêque le premier séminariste qui se présente. Ce serait l’abbé Faure, un homme expérimenté et stable de 73 ans, ancien supérieur d’un district de la FSSPX, ancien recteur du séminaire de La Reja, né dans l’Eglise «d’avant», et qui avait été envisagé pour les sacres de 1988. Il ne s’agit pas non plus de multiplier les épiscopes pour des troupes inexistantes, sans réalité ecclésiale: on parle d’un (ou deux) évêque(s), pour une mouvance estimée à une soixantaine de prêtres. Les ratios ne sont pas très éloignés de ceux de la FSSPX de 1988 ou de Campos en 1991.

Sacrer un évêque est une responsabilité lourde, voir écrasante quand on est en opposition avec les structures officielle de l’Eglise. Un danger est de devenir un autre Mgr Thuc, c’est à dire de sacrer trop, et pas les bonnes personnes. Un autre danger est de finir, par une prudence excessive, par ne rien transmettre de ce que l’on avait reçu. Or la question se posera bientôt au futur Mgr Faure; il n’a qu’un an de moins que Mgr Williamson, qui lui transmet la responsabilité en même temps que l’épiscopat.

Par ailleurs, Mgr Williamson a tenu des propos scandaleux en 2008, qui ont fait de lui un pestiféré à l’échelle mondiale, ce qui peut discréditer ceux auxquels il apporte le secours de son épiscopat, et son combat. En sacrant, Mgr Williamson renonce au monopole dont il jouissait dans sa mouvance, qui ne dépendra plus de lui seul. Il libère les ultra-tradis des relents ‘politiques’ attachés à sa personne.

Restent les arguments canoniques. Pour beaucoup de traditionalistes, l’état de nécessité aurait justifié les sacres de Mgr Lefebvre en 1988. Au pire, Mgr Lefebvre se serait trompé de bonne foi, sans vouloir faire schisme, ce qui lui évite les sanctions. Or Mgr Williamson est dans le même cas, il n’est pas possible de douter de sa bonne foi, il croit vraiment ce qu’il écrit depuis 30 ans: que la situation est très noire, et que le pape est son pape.